Le RTE : Réseau de Transport de l’Electricité – Dépasse-t-il son rôle ?

C’est une division d’EDF voulue par le gouvernement Villepin puis Raffarin sous la présidence de Jacques CHIRAC, en 2005.

Source WIKIPEDIA :
Le réseau électrique fonctionne grâce à un maillage interconnecté permettant d’alimenter tout le territoire en électricité. Deux opérateurs s’occupent de la gestion du réseau électrique :
– RTE pour le transport d’électricité sur les longues distances ;
– Enedis pour sa distribution jusqu’aux usagers.

RTE garantit l’acheminement de l’électricité entre les producteurs et les distributeurs ou industriels directement raccordés au réseau de transport. RTE assure donc l’approvisionnement en électricité à haute et à très haute tension en amont de la distribution basse tension principalement opérée par Enedis à destination des consommateurs finaux.
RTE doit assurer en temps réel l’équilibre entre la production et la consommation d’électricité. Il peut s’appuyer sur les connexions électriques transfrontalières et sur les STEP hydrauliques pour faciliter la gestion de cet équilibre (mais il n’existe pas d’autre moyen à l’heure actuelle pour stocker l’électricité à un coût réduit à une échelle industrielle). Le gestionnaire de réseau utilise des modèles prévisionnels afin d’anticiper les pics de consommation, en fonction de la météo et des habitudes de consommation quotidiennes. 

Un réseau de transport d’électricité national constitue un monopole naturel où il ne peut exister de concurrence du fait des investissements colossaux nécessaires. C’est pourquoi RTE est une entreprise de service public régulée dont l’indépendance est garantie par la loi.

Nous comprenons que RTE est sensé rester neutre au sujet de la provenance de de l’électricité qu’il transporte. Mais nous voyons de plus en plus de Directeurs qui prennent partie pour les sources dites Renouvelables. Le premier qui a, sans doute pour plaire à ses électeurs futurs a vanté les ENR, dans le but avoué de discréditer le nucléaire porte les initiales BF.

Je laisse le lecteur deviner qui est ce personnage qui a fait, durant sa présidence beaucoup de tort à la filière nucléaire.
Je mets en lecture un texte émis par la Fédération environnement durable (FED), une association française créée en 2007 s’opposant au développement de l’énergie éolienne en France. On a le droit d’être pour ou contre, mais pas de mentir.
Voici le texte :

De quoi se mêle RTE, le gestionnaire du Réseau de Transport d’Electricité français ?
‍RTE a publié un communiqué triomphaliste affirmant que « la France a battu son record d’exports nets d’électricité en 2024 ». Ce message, largement relayé par la presse mainstream, est un véritable scandale de désinformation.
Cette entreprise, financée par des fonds publics, a pour mission essentielle de gérer le réseau électrique français, d’en assurer l’équilibre constant, et de maîtriser les flux entre régions et pays voisins. Rien de plus. Pourquoi, dès lors, s’autorise-t-elle à publier un communiqué qui donne une vision triomphale mais partiale et superficielle de la situation énergétique française ?
On aurait attendu une analyse plus sérieuse et complète de la part des ministres en charge de l’Énergie et de l’Économie. Eux auraient peut-être eu le courage d’expliquer :

Que cette augmentation des exportations traduit avant tout les défaillances de l’Allemagne, un pays qui, malgré des investissements massifs dans les énergies renouvelables intermittentes, éolien et solaire est désormais incapable de stabiliser sa propre production d’électricité. Cette dépendance chronique à ses voisins, ainsi qu’aux énergies fossiles, met en lumière les failles de sa politique énergétique.

Que cette situation, combinée à une flambée des prix du gaz, a plongé l’Allemagne dans une récession profonde, affaiblissant l’économie de toute l’Europe.

Que des pays comme la Suède et la Norvège envisagent de limiter les capacités d’échange électrique avec leurs voisins, notamment l’Allemagne, afin de protéger leurs propres marchés de l’instabilité et des fluctuations de prix engendrées par les demandes croissantes des pays trop dépendants des énergies renouvelables intermittentes.

Qu’en France, le prix de l’électricité pour les particuliers a explosé, soit une augmentation de 40% par rapport à 2019 et de 110% par rapport à 2011 (1). Les professionnels, eux, ont vu leurs coûts grimper de 67 % entre 2021 et 2024, une véritable asphyxie économique.

Que le déploiement des énergies renouvelables intermittentes provoque une augmentation vertigineuse du TURPE (Tarif d’Utilisation des Réseaux Publics d’Électricité), augmentant mécaniquement les revenus de RTE, et plombant durement les usagers. Une hausse massive de ce TURPE est déjà programmée pour 2025.

Ces points, ignorés dans le communiqué de RTE, soulèvent une question légitime : où sont les solutions pour ramener le prix de l’électricité à des niveaux acceptables, indispensables à la réindustrialisation du pays ?

En attendant, si l’État cherche à faire des économies, il serait sage de réduire drastiquement le budget communication de RTE. Cette société doit se recentrer sur sa mission de base de service public et cesser de distiller des messages qui ne servent ni l’intérêt général, ni la transparence.

Ce communiqué est non seulement une aberration, mais une insulte à tous les Français, particuliers et entreprises, qui subissent quotidiennement les conséquences des choix énergétiques et des hausses de prix. C’est aux responsables politiques de faire le bilan de la situation sur ce sujet majeur pour l’avenir du pays.

1)  0,2516 €/kWh TTC en 2024 contre 0,18 €/kWh TTC en 2019, ou encore 0,1168 €/kWh TTC en 2011

[1] https://www.rte-france.com/actualites/france-battu-record-exports-nets-electricite-2024*

[1] Données INSEE
https://www.insee.fr/fr/statistiques/8181442#encadre2

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