Notre ami et ancien président, à l’origine de notre Association, Jean Claude nous propose un article à lire. Pour le dire franchement, cet article n’est pas très « élogieux » pour notre politique nationale.
Comme nombre d’entre nous, de la génération post 30 glorieuses, qui avons prolongé l’œuvre d’après guerre de reconstruction du pays à partir des années 70, Jean Claude tire un bilan sévère de la manière dont nos élus nationaux ont déconstruit le fruit de nos efforts. Ici notre industrie nucléaire est victime d’une décadence que personne n’aurait imaginé il y a 50 ans.
La France décline, c’est un fait. Pour le moins elle se cherche désormais dans le peloton, et se laisse endormir à l’ « allure de sénateur », comme on disait à une époque.
Tous nos atouts s’effondrent, de l’école à la santé, de nos industries à notre agriculture, notre armée et notre police souffrent, et même notre crédibilité dans le monde est au raz des pâquerettes, quoi qu’en disent les élites des beaux quartiers qui vivent dans l’entre-soi.
Lisons l’article :
La saga du nucléaire en France montre l’incompétence de nos gouvernants, notamment de nos Présidents.
Phase 1
Tout a commencé dans les années 90. La petite centrale à surgénération, Phénix, première de ce type dans le monde, a été couplée au réseau et produisit régulièrement. Puis a été lancé un projet très ambitieux de surgénération, Superphénix, qui a nécessité, comme tout prototype, des tests et une mise au point qui a duré un an, puis a été couplé au réseau et a produit avec un très bon facteur de charge (rien à voir avec les 14% du solaire et les 23% de l’éolien). Puis l’infâme Jospin, pour de minables motifs électoraux et avec la bénédiction de Mitterrand, a arrêté Superphénix, alors que nous avions 20 ans d’avance sur tous les pays.
Phase 2
Puis vint Chirac : de belles paroles comme savent le faire les énarques, mais plus aucune construction de centrale électrique. Ce fut le début de notre perte de compétences.
Phase 3
Sarko remplaça Chirac et là ce fut une catastrophe : le Grenelle de l’environnement, qui déchaîna les idéologues de l’écologisme, et nous en payons encore le prix douloureux, et l’ARENH qui impose à EDF de vendre à vil prix 25% de sa production à des concurrents dont la très grande majorité ne produit rien, ce qui accéléra l’endettement d’EDF.
Phase 4
Par la suite ce fut le tour d’Hollande de mettre son grain de sel dans le torpillage de notre nucléaire, d’EDF et de notre électricité : il a demandé la fermeture prochaine de Fessenheim, pourtant centrale en excellent état, et la limitation de notre nucléaire à 50%. Evidemment, Hollande est un grand expert : n’a-t-il pas déclaré que le changement/réchauffement/dérèglement du climat était cause des tsunamis et des tremblements de terre ? Les géophysiciens en rigolent encore… mais aucun média n’a dénoncé cette ânerie hollandaise…
Phase 5
Depuis les années 90, nous n’avons construit aucune centrale, nous avons perdu nos compétences, et l’idéologie de l’écologisme a imposé des contraintes délirantes et absurdes au projet de construction de l’EPR de Flamanville, ce qui fait que ce nucléaire génération III n’est pas encore terminé. Le CEA avait lancé un projet de surgénérateur, Astrid, mais Macron, aussi nul que ses prédécesseurs, a torpillé ce projet. Dans la foulée il a suivi les âneries hollandaises et fait fermer Fessenheim. Contraint par le Réel, il a fait une seule bonne chose : supprimer la limitation à 50% du nucléaire. EDF a sorti un nouveau cahier des charges simplifié pour les prochains EPR, et nous espérons que l’idéologie verte et la bêtise de nos gouvernants ne va pas imposer, une fois de plus, des contraintes délirantes.
Conclusion
Depuis 30 ans, nos gouvernants, asservis à l’idéologie verte anti-nucléaire, n’ont pas fait ce qu’ils auraient dû faire et n’ont fait que ce qu’ils n’auraient jamais dû faire. Incompétence, crédulité, minables motifs électoraux, peur des Verts ? La sauvegarde de notre nucléaire doit passer par une suppression des normes inutiles, le retour des compétences perdues, en qualité et en quantité, la construction d’EPR2, et, surtout, pour le futur, la mise au point de la surgénération à uranium appauvri et la construction de centrale génération IV.