Cette chronique n’engage pas l’Association, je m’y autorise et comme dit l’autre « je l’assume ».
Discours de politique générale : Quand le « en même temps » est à son paroxysme. Encore faut-il le décrypter dans un embrouillamini séduisant, débit virevoltant de paroles savamment calculées. Le tout dans le brouhaha, pour une déclaration au « Karcher sous 30 bars » de pression exercée, sans décélérer, par acteur fraîchement démoulé, vers les bancs d’une assemblée incandescente impossible à éteindre.
L’a-t-on vue pendant une seule seconde sur nos écrans, cette assemblée durant ce sketch ? Non évidemment. Exigence à la régie : caméra fixe et permanente, forcément sur la star du micro, maître du son. Seuls des aboiements, que je ne défends pas, à peine audibles car filtrés par la table des équaliseurs, et les appels au silence désespérés de la Présidente, audibles eux, seront laissés à notre attention en guise d’interprétation personnelle. Telle est notre chambre des députés en 2024, plus de deux siècles après sa naissance.
La nouvelle trouvaille sémantique du baratin néolibéraliste adressée à qui ont a habitué œillères et appareils auditifs, j’ai nommé le peuple :
Scander sa propre gloire en se déclarant fier d’avoir créé des emplois, et « en même temps » déplorer (en réalité « feindre de déplorer » tout en s’en réjouissant en dedans) que ces emplois soient payés au SMIC !!!
Et toujours en même temps, record battu.
Pauvres travailleurs !
Pourquoi pauvres ? Ces fameux et fumeux emplois créés depuis des décennies et plus encore depuis ces dernières années, quels sont-ils en vérité ?
Des emplois, occupations devrais-je dire, évidemment bas salaire, voire pire sans salaire, comme par exemple, ces « micro-entrepreneurs », nouveaux esclaves de la livraison à domicile pour les riches, en ville le plus souvent, ou même, rions-en, de la livraison du riche lui même à son domicile.
Mais combien de vrais emplois durables, salariés d’une industrie reconstruite et pérenne, comme annoncée à la cantonade mais jamais entrevue ?
Combien d’emplois réels, (au lieu d’un abandon à une sous traitance dans des cabinets de conseil, véritables tonneaux des danaïdes), combien dans une administration efficace et forte, régalienne ou pas, et non celle sans cesse amputée au cutter et curseur de Bercy, qui abandonne définitivement sa crédibilité au désespoir de nos jeunes, plus prompts à quitter la France qu’à vouloir la servir ?
Rien de tout cela : du boulot oui, mais sans organisation, sans projet national et encore moins sauvegarde du modèle social. « L’Europe de Bruxelles et de Francfort le veut ainsi, il en sera ainsi, et je l’assume », dira et redira comme à l’office, l’homme au micro en fin de partie.
Est-ce cette EUROPE que nous avons voulue, aveuglés par l’idée de paix , et sans y deviner les dérives du serpent monétaire, le vieil ECU devenu EURO, inféodé au libre échange ? (*)
(*)je parle ici du « marché », catéchisme fétide qui intoxique dans les HEC (écoles promues des suites du démantèlement technologique Giscardien) les cervelles des plus brillants de nos lycéens. On me dira que je n’y ai pas moi-même séjourné, trop passable à l’école. On ajoutera que j’ai choisi plus facile, la technologie et que je ne sais rien d’autre. J’assume et je ne refuserai pas d’en débattre.
Ainsi la peste Germano- Bruxello-Luxembourgeoise aura-elle raison de notre passé productif et prospère ?
L’avons-nous acceptée seulement cette Europe là ?
L’histoire nous dit non, mais juste après : ah non, c’est oui, c’était une erreur, puis à nouveau : non, c’était vrai, c’est non, il faudrait se décider !
Aujourd’hui, pour la faire accepter comme Nôtre, l’ EUROPE, il faut faire de la POLITIQUE, la vraie, pour notre continent, certes, mais avec nos propres atouts.
Il faut tout changer, s’adapter et l’adapter aux nations, nombreuses désormais et plus diverses, mettre de l’équité, de la stabilité, fonder une solidarité fertile (dénuée de compétition vénéneuse et fratricide, et voulue par nos gouvernements d’HEC actuels toxiques), pour enfin la faire désirer et aimer collectivement.
Ou bien la quitter. Attention !