L’école : la tenue vestimentaire ou la teneur de l’enseignement, qui l’emporte ?

Cet article pourrait ne pas avoir sa place sur notre site, plutôt dédié à des sujets concernant notre filière, notre passé industriel, et nos rapports humains entre anciens collègues. Mais un peu d’actualité ne nuit pas.
L’école est pour nous un lointain souvenir. Nous la regardons dans son état actuel, pour la plupart d’entre nous qui avons le bonheur d’avoir une filiation sur au moins deux générations, avec un intérêt certain. Nous avons toutes et tous le souhait de la réussite scolaire pour nos progénitures. Regarder l’école ainsi, à la loupe familiale, ne suffit pas. En effet et bien malgré nous, nous la voyons aussi à travers le prisme médiatique qui s’épanche sur le sujet à longueur de journaux et de plateaux en toute occasion. Mais de quoi y cause-t-on en réalité ?
De cartable à roulette ou sac à dos, et de baskets, de mode, de fourniture, de budget et d’aide de l’état, et beaucoup de vêtements.
Quid du contenu éducatif, de la vision d’un programme efficace, du menu proposé aux enfants, de la teneur morale et d’un apprentissage universel, composantes indispensables à faire « société » ? Rien ou presque. A croire que dans notre monde devenu matérialiste malgré lui, la calculette et le clavier résoudront toutes les obligations de la vie sur terre que la matière grise ne pourra plus gérer.

En aparté, précisons tout de suite qu’il ne s’agit pas ici de nier la Mondialisation et ses conséquences. Pas plus qu’il n’est pas question de discuter à notre niveau de la nécessité d’une Européanisation pour y faire face.
La construction de l’Europe, à 7, puis 9, 14 et finalement 27 a irrémédiablement conduit à la situation actuelle dite « Union Européenne », (le sens du mot Union étant un tantinet obéré ici) qui a poussé puis noyé la France dans une brume manifeste, où l’on avance au doigt mouillé.

Si nous nous intéressons à l’histoire récente de ladite UNION, sur les 8 décennies passées, nous avons dans notre champ de vision, en fond d’écran, la fabrication de cet espèce de puzzle « pas fini » qui tâtonne sur sa propre crédibilité mondiale, en même temps que sur ses propres limites géographiques. Ne parlons surtout pas de sa gouvernance, nous n’en avons pas le temps.
Si encore, sans chercher à s’accrocher à une quelconque trajectoire politique, idéologique ou à une pensée doctrinaire, donc en toute neutralité, on met en surbrillance de ce fond d’écran géographique, une à une, les principales branches qui constituent la solidité d’un pays par la substance et le contenu des disciplines principales, (agriculture, industrie, économie, militaire, justice, etc.) on s’aperçoit, pour certaines nations parmi les premières à œuvrer à l’Union qu’il peut y avoir du grabuge !

Qu’en est-il de l’école pour notre belle France ?

L’enseignement n’est pas un ministère régalien et pourtant on assite tous les jours à des injonctions venues du plus haut niveau (!) sur le vêtement, les horaires, bientôt les contenus. En fait, la question est posée : qui fait quoi en France ?

Au début de ces 8 décennies étaient des ministres responsables, soucieux des contours de l’enseignement nécessaire pour entrer dans la vie. Nul besoin d’un prince dans ces années de construction pour piloter l’instruction publique devenue 20 ans auparavant l’Education Nationale.
Au fil du temps, le marketing et ses déviances successives a englouti la notion (née aux états unis dans les années 60), de « consumérisme », sensé protéger le citoyen consommateur et ses intérêts. Non seulement il l’a englouti, mais il a changé son sens profond de protectrice.
Ce terme qui sert désormais à faire passer les classes laborieuses pour des masses incapables de réfréner leurs pulsions d’achats et faire porter le chapeau au consommateur plutôt qu’aux producteurs et de tout l’emballage qui va avec.

Qui n’a jamais reçu de la main de la caissière un déroulé de bons d’achats promotionnels pour revenir au supermarché obligatoirement tel jour à telle heure, sous certaines conditions minimales de dépense pour une nouvelle boite à chats, un bidon d’adoucissant, un pot de moutarde à l’ancienne, ou des paquets de nouilles scotchés par lot de 3 ? Et combien ont succombé à ces idioties ?

Voilà, par cet exemple, à quoi conduit le marketing, enseigné à grands frais dans une myriade d’écoles dites « de commerce », grandes ou petites, privées ou publiques, et même quelquefois supérieures, n’ayons pas peur des mots, car il faut bien hameçonner les candidats.
On pourrait pousser plus loin avec la publicité, d’énormes voitures rutilantes présentées quelques secondes après une chronique d’un journaliste vertueux nous parlant d’écologie, par exemple, le marketing arrive toujours à l’heure.
Et oui, n’est-ce pas, il faut bien trouver du travail à la jeunesse puisqu’on ne fabrique plus, on ne construit plus, on ne répare plus…
Alors on vend. On loue. Et on achète, en leasing, à crédit, en cash, comme on peut.
Et bien évidemment on s’échange, c’est la mode, on se vend et on s’achète les choses des autres, la marchandise venue en conteneur essentiellement.
Le bon coin ici, le vintage par là, et comble de notre France, le black Friday comme fête nationale. Un feu d’artifice à l’ouverture des portes coulissantes !
Le peuple s’occupe quoi !

L’école la dedans ? Elle y est pour beaucoup.
Et bien voyons ce que nous pouvons en dire, nous les boomeurs :

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