Une alternative à nos réacteurs actuels et à nos futurs EPR serait les RSF.
De quoi s’agit-il ? On entend que cette technologie, qui n’est pas récente, aurait été écartée lors de choix stratégiques industriels ou peut être politiques. Les RSF présentent des avantages non négligeables s’agissant du combustible, des risques nucléaires mais aussi des déchets. Leur utilisation ne serait pas exclusivement réservé à la production électrique. En effet le besoin en chaleur pourrait être un motif supplémentaire pour les promoteurs de ce genre de réacteurs que la France semble ne pas considérer comme prioritaire. Mais qui sait ?
Cet article n’est pas mis en ligne pour arbitrer en faveur de tel ou tel procédé.
Voyons ce qu’en dit, de manière assez condensée l’AIEA (Agence Internationale de l’Energie Atomique) :
Mis au point initialement dans les années 1950, les réacteurs à sels fondus présentent l’avantage d’offrir un rendement accru et de produire moins de déchets. Certains modèles fonctionnent sans combustible solide, ce qui élimine de fait la nécessité de fabriquer ce type de combustible et d’en assurer le stockage définitif. Ces dernières années, cette technologie a bénéficié d’un regain d’intérêt, ce qui a donné lieu à un renouveau des activités de développement dans ce domaine.
Les réacteurs à sels fondus (RSF) constituent, pour certains pays, une technologie de réacteurs avancés prometteuse en raison des nombreux avantages qu’elle présente. Ces réacteurs fonctionnent à des températures plus élevées que les réacteurs classiques, ce qui se traduit par une efficacité accrue dans la production d’électricité. En outre, comme ils fonctionnent à faible pression, les risques de ruptures et de fuites de fluide de refroidissement en cas d’accident sont réduits, ce qui améliore la sûreté du réacteur.
Les RSF produisent également moins de déchets et sont conçus pour fonctionner sans combustible solide, ce qui élimine les difficultés liées à la fabrication et au stockage définitif de ce type de combustible. Ces réacteurs pouvant être adaptés pour différents cycles de combustible nucléaire (cycles uranium-plutonium et thorium-uranium, par exemple), il est possible de puiser dans des ressources en combustible plus importantes. Ils peuvent par ailleurs être conçus pour « brûler » des déchets nucléaires ou être utilisés en tant que surgénérateurs. La chaleur élevée que génèrent les RSF peut être exploitée pour la production d’électricité, mais aussi pour d’autres applications nécessitant une chaleur industrielle élevée.
Le développement de la technologie des RSF s’accélère dans de nombreux pays. Différents concepts de réacteurs sont ainsi à l’étude, tous dans la filiation du réacteur expérimental à sels fondus conçu par le Laboratoire national d’Oak Ridge dans les années 1960. Pour l’essentiel, les travaux de recherche-développement portent actuellement sur la résolution des problèmes liés à la matière, sur l’évaluation des caractéristiques de sûreté, sur la mise au point de méthodes de conception du cœur et sur l’évaluation des modèles économiques.
L’AIEA promeut l’échange d’informations à l’échelle internationale sur le développement des différentes technologies de réacteurs, dont les RSF. Elle offre un cadre de collaboration internationale sur les travaux de recherche-développement et accompagne les États Membres en leur fournissant des éléments d’information et d’explication objectifs et fiables sur les différentes technologies de réacteurs et leurs applications non électriques.