Elles sont dans le débat actuel, et chacune et chacun des candidats aux présidentielles de 2022, se sentant invité par certaines thèses écologiques, pour aller à la pêche aux suffrages, se gargarise d’intentions vertueuses en matière de production d’électricité pour demain matin.
Oui car il y a urgence, on le sait bien ou alors, si on n’est pas au courant, c’est qu’on vit en ermite.
Alors ENR, Energies Renouvelables, qu’en est-il ? En France, ce sont essentiellement les productions hydrauliques, en service depuis près de 70 ans pour certaines.
La tendance à vouloir produire du courant avec les éléments (l’air, l’eau et le soleil) revient comme au bon vieux temps de maître Cornille. Et cela coute cher, bien plus qu’un simple gilet, qui nous fait rire jaune.
Si le mobile avéré est de « sortir », comme le veut le verbe à la mode, des énergies fossiles, cela se conçoit. C’est bien pour ça que la France, même si elle (les gens en jaunes) offre beaucoup en subventions, et s’est déjà débarrassé de ces centrales à fioul et charbon, grâce à son parc nucléaire, n’a pas encore un parc éolien et solaire équivalent à l’Allemagne.
Mais est-ce bien malin que vouloir courir après nos voisins ? Ont-ils raison ? détiennent-ils la vérité ? On vante bien trop des qualités « allemandes » dans de nombreux domaines, devrions-nous nous y soumettre toujours ?
L’Allemagne, pays administré par coalitions, à investi des sommes colossales sur l’éolien notamment, non pas pour une sortie des fossiles, nous allons le voir, mais uniquement pour arrêter les centrales nucléaires.
Ce qui les a conduit, comme chacun sait, à ouvrir de gigantesques exploitations minières de lignite en surface notamment pour répondre à la demande, qui ne baisse pas en ces temps d’électrification à outrance et d’essor des plateformes numériques.
Ce mois ci est froid, pas trop de soleil, presque pas de vent, le calme plat. Voici un graphe qui donne la production, et donc sensiblement la consommation d’électricité en Allemagne, pour une journée de décembre.
source internet FM Bréon, chercheur, physicien et climatologue
Les bandes grises montrent le parc installé en Gigawatts sur le territoire allemand pour chacune des sources de production. Incontestablement, il a été dépensé beaucoup pour le vent et le soleil, plus que pour le charbon en potentiel installé !
Les bandes colorées correspondent à la fraction en service (en production) de chacune des sources de production. Admirons le facteur de charge des deux ENR.
C’est remarquable : le reliquat de production nucléaire est employé à 100 % ! Pour un pays qui veut en sortir (!)
A lui seul il produit plus (sans CO2 donc), que les ENR (vent et soleil) réunies.
En même temps, la production charbonnière est évidemment sollicitée, mais pas à fond, car CO2 oblige, mieux vaut pour l’image du pays, consommer du gaz, moins émetteur de CO2 que le charbon, même s’il est d’origine russe.
Tout le reste est dans l’épaisseur du trait.
Depuis Fukushima, telle est la situation chez nos gentils voisins.
Voulons-nous cela ? Allons-nous étendre à l’infini les deux bandes grises ici en France ?
A coup de taxes (sur le carburant et sur l’électricité déjà décarbonée), reversées en subventions aux rapaces de la finance ?
Concernant les émissions de CO2, pour la journée du 14, les voici , en grammes par KWh produit, 463, soit environ 8 fois plus que la France. Alors, si lutter contre le changement climatique c’est avant tout « sortir des fossiles », il y a erreur outre Rhin.
Pour bien comprendre le débat, cette petite démonstration est à connaître.
Solidairement
